Biographie de la Marraine

Née PELOU en 1917, Yvonne vécut une enfance heureuse sur Paris dans un appartement très spartiate et sans commodités où, au regard de son exiguïté, tout devait être ordre et rangement. Le spectacle permanent de la rue, avec tous ses bruits, ses camelots, ses jeux d'enfants qui étaient un enchantement à ses oreilles, venait égayer la monotonie de ce triste endroit.

Au rythme de la mine, elle passa ses vacances scolaires chez ses grands-parents à Cransac dans la campagne Aveyronnaise. C'est également pendant ces vacances qu'elle put faire ses premières compétitions de tennis avec la raquette que lui avaient achetée ses parents.

En 1938, après obtention de son diplôme de l'école normale, elle fut nommée comme institutrice à Maisons-Alfort où elle obtint son CAP avec mention. L'année suivante, le 22 juillet 1939, elle se maria avec Louis MAZURIER également normalien. De l'école normale date aussi son engagement dans les coopératives scolaires.

En septembre 1939, la guerre est aux portes de la France. Pour se rapprocher de son domicile, elle demanda sa mutation sur Villejuif où elle entra dans la résistance par l'écriture de tracts. Affectée à Courtenay pour relever des collègues en évacuation depuis la déclaration de guerre, elle y entama son exode en mai 1940 avec une classe de garçon et rejoignit Limoges en zone libre le 20 juin de la même année. Ils rentrèrent tous sains et saufs le 20 août 1940.

En 1946, elle exerça dans le 13ème arrondissement de Paris où, avec des collègues, elle participa activement au renouveau du syndicat national des instituteurs. En 1948, elle fut mutée à Champigny-sur-Marne pour enseigner Physique, Chimie et Sciences naturelles en 3ème, 4ème et en 5ème les Mathématiques. En 1953, elle retourna sur Paris pour enseigner les mathématiques commerciales.

Après sa réussite au concours de direction en 1957, elle fut nommée sur Cachan, une bourgade dans la vallée de Bièvre où elle obtenu les palmes académiques. En 1963, elle retourna dans le 13ème arrondissement de Paris jusqu'en 1971, année où elle demanda sa retraite anticipée pour s'occuper de son époux malade. Sa retraite obtenue, elle vécut dans la maison de Beauvois, sur le plateau dénudé entre Angerville et Chartres où elle se consacra entièrement aux soins de son mari dialysé.

En 1977, vu l'insistance de Louis, enfant du pays, elle s'engagea dans la vie électorale en se présentant aux élections municipales de Fresnay-l'Evêque et fut élue 1er adjoint. Dans cette nouvelle aventure, elle employa toute son énergie au service de la communauté pour redonner une dynamique à cette commune rurale. Désintéressée, elle s’investit également en tant que déléguée de la commune aux affaires du Syndicat scolaire. Personnellement engagée dans le développement de sa commune, elle joua un rôle considérable dans la vie politique et associative locale. Grâce à sa détermination une gazette locale fut créée, le public put être reçu en mairie, des activités furent proposées aux jeunes les mercredis après-midi et un club des anciens vit le jour dans un local non approprié, mais il avait le mérite d'exister à l'instar de la gym volontaire. La construction d'une salle polyvalente fut la grande réalisation de son mandat où tous, jeunes comme anciens, purent s'y retrouver.

Soutenue par sa famille et la reconnaissance des villageois fidèles qui l'avaient adoptée, elle réussit à sortir de ce vide lié à la disparition de Louis en 1978. Elle reprit des cours d'auto-école pour se réapproprier cette conduite oubliée depuis fort longtemps et retrouver une certaine autonomie mais, vu son âge, renonça à une deuxième législature d'une commune tournée irrémédiablement vers l'avenir.

En 1994, elle retrouva Paris dans un studio de Nogent sur Marne. Ce retour aux sources, lui donna envie de redécouvrir Paris et de partager de bons moments avec ses amies de l'école normale. Après une succession de chutes, en 2001, elle se retrouva aux Glycines, un havre de paix pour finir ses jours, la maison de retraite de Champs sur Marne d'où elle conserva des contacts forts et très étroits avec les fraxinétains jusqu'à la fin de sa vie. En ces lieux, elle profita de moments de solitude et de quiétude pour écrire ses mémoires "On ne peut pas être heureux tout le temps".

Décédée le 19 novembre 2009 à l’âge de 92 ans, elle fut Inhumée au cimetière de Fresnay-l'Evêque aux côtés de son époux qu'elle désirait tant retrouver.

Militante de la première heure, animée d'une énergie farouche et d'une foi inébranlable en son prochain, Madame Yvonne MAZURIER fut exemplaire tout au long de sa vie quelles que soient les circonstances. 

Le don de notre généreuse donatrice permit à l’association TENNIS CLUB FRESNAY L’EVEQUE de boucler le financement de son projet de création d’une structure pouvant intéresser l’ensemble de la population et redynamiser le milieu associatif local. La réalisation du court de tennis situé sur l’actuel terrain des sports fut un bel investissement pour l’avenir.

Pour toutes ces raisons, en 2010, son nom fut tout naturellement retenu par l’association comme nom de baptême de son tournoi promotionnel de tennis de table afin de lui rendre hommage pour toutes ses actions envers le tissu associatif local.

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